Lundi 26 novembre, Dominika et Lilian de l'association "SOS migrants - Etorkinekin kolektiboa", accompagnées de Pacôme, un migrant, sont venus pendant la pause déjeuner rencontrer les élèves qui le souhaitaient, à savoir une soixantaine de 6èmes - 5èmes et une trentaine de 4èmes - 3èmes.
Tout d'abord, ils ont regardé le témoignage d'Ahmed, un jeune adolescent de 16 ans qui a quitté Abidjan depuis 10 ans, ses parents étant décédés. Il a traversé le Mali, l'Algérie, le Maroc pour être accueilli à St Palais par Monica. Il souligne l'accueil chaleureux qu'il a reçu, il reste chez eux le week-end et va au lycée la semaine ; ce n'est pas toujours facile pour lui, car c'est le seul "noir" et qu'il subit des provocations racistes; Sa famille d'accueil souligne sa positivité, sa force, son engagement, l'énergie qu'il transmet. Pour lui, c'est très clair, il veut devenir chauffeur routier ou éboueur. Il termine en disant "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir" et reste motivé, et dès qu'il peut, il va aider les autres...
Ensuite, Pacôme a pris la parole devant les élèves pour expliquer son parcours. Il vient lui, de la Côte d'Ivoire. Etant chrétien, il a eu une histoire d'amour avec Lila, une musulmane, qui est tombée enceinte. le couple a décidé d'officialiser la situation... les deux religions étant différentes, les confrontations ont commencé et se sont empirées, et les parents ont rejeté. Pacôme a subi des menaces de mort et des agressions, à la demande de sa copine, il a quitté le pays en mai 2017, car il était en danger de mort. L'aventure a commencé : le Mali, le Niger, l'Algérie, le Maroc... n'ayant plus d'argent, il a essayé de travailler pendant 6 mois mais a vite eu des soucis de santé, pour finir au sud du Maroc... où il entendait "Boza ! Boza !", cri signifiant qu'il est possible de traverser la mer en zodiaque... mais il fallait de l'argent, la police était là, il fallait rester dans la forêt... et son tour est venu : il est monté sur le zodiaque et a traversé la mer pendant 9 heures la nuit ! Et toujours ces cris "Boza ! Boza !". 800 kilomètres plus loin, il est arrivé à Almeria en Espagne ; ilest resté à Barcelone pendant un mois, il a appris l'espagnol... mais son rêve est de repartir à l'école ! Il a obtenu 80€ d'une ONG, mais après avoir payé le bus, il ne lui restait que 36€... mais il a réussi à aller jusqu'à Bayonne ! Il a été hébergé par l'ONG "Bizi"... Grâce à l'aide du collectif "SOS migrants - Etorkinekin", il a reçu de l'aide, il a demandé maintenant un droit de protection à l'Etat Français, car il aimerait faire ses papiers pour se rescolariser et étudier la psychologie.
Les élèves, très attentifs, ont été très sensibilisés par son témoignage, comment est-il arrivé à quitter son pays, comment arrive-t-il à vivre sans son enfant et son amie, ce qu'il ressent en pensant à son pays... Aujourd'hui, Jean Joris son fils a 11 ans et communique avec lui seulement par téléphone... Il a terminé sa prise de parole par "Me boulaye" (je vous aime).
Pour terminer, Lilian et Dominika se sont exprimées à leur tour, pour parler de leur travail :
- informer les gens de la situation actuelle des migrants afin de faire changer la loi
- essayer de donner le maximum d'aide à ces migrants : en scolarisant les jeunes, en les aidant à obtenir leurs papiers, en leur trouvant des hébergements...
Suite à cette conférence, un groupe d'élèves s'est créé afin de trouver des fonds pour cette association, en organisant une vente au collège...